Présentation générale
Les
cônes se caractérisent par une grande variété de taille, de
forme, de couleurs et de motifs arborés par leur coquille. De taille
généralement comprise entre 1 et 20 centimètres, la coquille
peut-être de forme conique ovée ou cylindrique et s'enroule de
façon dextre autour d'un axe (appelé columelle) en cinq à huit spires.
Les motifs et couleurs qui ornent coquilles, propres à chaque
espèce, sont d'une grande beauté et suscitent l'intérêt de
nombreux collectionneurs. Et c'est bien souvent dans ce cas là que
l'accident se produit, des plongeurs tentent de ramasser le cône et
se font piquer.
Différents types de cônes
Les cônes
sont classés en trois groupes selon le régime alimentaire :
- Les piscivores se nourrissent de poisso1ns: ce sont les plus dangereux. (ex Conus géographus, C.tulipa, C.striatus, C.magus, C.catus)
- Les Malacophages s'attaquent aux mollusques: les gros spécimens sont dangereux. (ex Conus textile)
- Les Vermivores consomment des vers, leur venin n'est pas toxique pour les mammifères.
Organisation générale et appareil venimeux
Cet
animal se déplace grâce à un pied musculeux très développé.
L'appareil
venimeux se compose d'une glande volumineuse, la glande de lépine qui
a un rôle mécanique de stockage du venin, d'un canal
glandulaire siège de l'élaboration du venin de la radula. Cette "rape" est contenue
dans une gaine à deux branches, disposées en L, avec dans chaque
branche des dents mesurant entre un demi et 10 mm se terminant par un harpon.
Lorsque le
cône chasse, une dent est engagée dans la trompe, celle-ci est
exsertile et se projette en avant pour s'implanter dans la proie et éjecter le venin.
Composition et différents types de venins
Les tests
de toxicité chez l'animal ont montré que beaucoup des cônes sont
venimeux même si tous ne sont pas dangereux pour l'homme en raison
d'un appareil inoculateur trop petit ne pouvant injecter qu'une
dose trop faible de venin.
Le venin
des cônes et neurotoxique et thermostable. Les venins des cônes ou
conotoxines sont de petits peptides de 8 à 41 acides aminés
réticulés par deux à cinq ponts disulfures. Ces molécules ont
donc une structure très compacte et sont ainsi relativement stable.
Le nom de chaque conotoxine obéit à une nomenclature basée sur son
activité biologique, le nom du cône et le motif cystéine qu'elle
présente. Par exemple, la μ-GIIIA désigne une conotoxine qui
bloque les canaux sodium (famille μ), isolée à partir de du venin
de C. géographus, dont le motif cystéine est CC-C-C-CC (motif III)
(A désignant le 1er peptide d’une série d’homologues).
Neuf
familles principales de conotoxines, incluant une ou plusieurs
toxines ont été caractérisées dans le tableau plus bas.
Cependant, les composés du venin ne sont pas tous de nature
peptidique. En effet des molécules organiques et certaines enzymes
ont été mises en évidence dans le venin de certaines espèces.
Par
exemple chez le conus géographus, cône piscivore dont la piqûre est
mortelle, possède plusieurs toxines dont l'alpha conotoxine a pour
cible physiologique les récepteurs nicotinique de l'acétylcholine (qui est un canal ionique, voir explication plus bas) et l' ω-conotoxine qui agit au niveau d'autres canaux ioniques et des
récepteurs présents dans le système neuro-musculaire.
Famille de conopeptide | Cible physiologique | Cônes |
Régime alimentaire |
α-conotoxine |
Récepteur
nicotinique
de l’acétylcholine |
C.Géographus, C.magus,
C.purpurascens…
C.pennaceus…
C.impérialis |
piscivore
malacophage |
αA-conotoxine |
Idem | C.purpurascens… | piscivore |
ψ-conotoxine |
Idem | C.purpurascens | piscivore |
μ-conotoxine |
Canaux Na+ du muscle squelettique |
C.Géographus,
C.purpurascens
C.pennaceus |
piscivore
malacophage |
μO-conotoxine |
Canaux Na+ | C.marmoreus | malacophage |
δ-conotoxine |
Canaux Na+ |
C.purpurascens…
C.textile |
piscivore
malacophage |
ω-conotoxine |
Canaux Na2+ pré synaptiques | C.Géographus… | piscivore |
κ-conotoxine |
Canaux K+ de type shaker | C.purpurascens | piscivore |
σ-conotoxine |
Récepteur 5-HT3 | C.Géographus | piscivore |
conantokines |
Récepteur glutamate | C.Géographus et C.tulipa | piscivore |
Mode d'action des toxines du venin
Exemple
des cônes marins piscivores:
Le
venin de nombreux animaux (mollusques, scorpions, serpents,
araignées) est une source de polypeptides
toxiques qui
constituent des armes redoutables de défense contre les prédateurs
ou qui sont utilisés pour la capture des proies. Comme la stratégie
majeure de ces animaux consiste à immobiliser rapidement
adversaires, les cibles de ces toxines sont essentiellement des
protéines impliquées dans la conduction nerveuse et la transmission
neuromusculaire, notamment les canaux ioniques qui sont les convertisseurs à l'origine de toute transmission nerveuse qui transforment un stimulus sensoriel en signaux électriques. Ils ont donc à charge la transmission d'informations entre le
monde extérieur et le système nerveux ainsi qu'entre les cellules
nerveuses elles-mêmes. Ils sont multiples dans les mécanismes qui
mettent en œuvre ainsi que dans les composés ioniques qu'ils
exploitent (calcium, potassium, sodium).
Les
toxines du venin des cônes ont pour cible plusieurs composants de la
jonction neuromusculaire. L’interruption de la transmission
synaptique niveau de la jonction neuromusculaire fait intervenir une
série de toxines, chacune ayant une cible moléculaire spécifique.
L'aspect synergique de ce blocage est tout à fait remarquable. Un
groupe de peptides inhibe la libération du neurotransmetteur
acétylcholine en bloquant sélectivement les canaux calciques
dépendant du voltage des terminaisons nerveuses pré-synaptiques. Un
autre de peptides inhibe les récepteurs cholinergiques nicotiniques
post-synaptiques par une double action antagoniste. Enfin, certaines
toxines bloquent l'activité des canaux sodiques musculaires,
empêchant la formation du potentiel d'action. L'action coordonnée
de ces toxines bloque avec une grande affinité l'action motrice. Ce
mode d'action est également retrouvé lors des intoxications par les
animaux marins.
Que faire en cas de piqûre ?
La
difficulté que l'on rencontre à différencier les cônes en milieu
naturel oblige les considérer comme tous ce suspect. Les cônes les
plus dangereux sont conus géographus qui est le plus redoutable,
C.tulipa, C.striatus, C.magus C.catus qui sont piscivore et C.textile
qui est un malacophage.
La victime
présente en quelques minutes une douleur excruciante au point que les
piqûres provoquent un œdème souvent volumineux puis des paralysies de
muscles squelettiques et des muscles respiratoires. Elles peuvent aller jusqu'à être responsable du
décès dans les cas les plus graves. En pratique, l'évolution est
variable, (la plupart de ces animaux étant inoffensifs pour l’homme)
mais l'apparition des paralysies nécessite une assistance
respiratoire urgente. Le traitement repose donc sur l'assistance
ventilatoire (intubation, ventilation), il n'existe pas de sérum
antivenimeux.
c nul
RépondreSupprimerconord inculte
Supprimersi c'est cool
RépondreSupprimerQuelle est la quantité de venin moyenne par cône?
RépondreSupprimerMoi aussi je cherche à savoir quelle est la quantité en mg de chaque injection de venin en moyenne et le nombre d'injection possible par jour ou par semaine ? Evidemment personne ne donnera cette info que je galère à trouver :)
RépondreSupprimerJ'ai entendu jusqu'a 1 mg par mois
SupprimerPeut-on trouver la mu-conotoxin en RDC ?
RépondreSupprimerPeut-on chimiquement le reproduire ?
RépondreSupprimeryzéssaillent 2 leu fer
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerle niveau est très élevé ici
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